Comme chaque année, le CIEM a publié avant l’été ses avis sur l’état de plusieurs des principaux stocks exploités et les recommandations de niveaux de captures qui en découlent pour l’année 2024 (voir synthèse ci-dessous).
Avis du CIEM pour le niveau de TAC 2024 et évolution par rapport à l’avis pour 2023 :
Attention ! Les pourcentages correspondent à la variation de l’avis et non pas à la variation des possibilités de pêche
Avis non encore publiés (à paraître en octobre) : cabillaud 4-6, langoustine 8, raies 7-8, espèce pélagiques.
Zoom sur le cas du lieu jaune de zone 7 :
Dans son avis, le CIEM estime que le stock de lieu jaune de mer Celtique et ouest-Ecosse est effondré et recommande un TAC = 0, c’est-à-dire aucune capture, en 2024 afin d’assurer la récupération de la biomasse au niveau RMD le plus rapidement possible.
Rappelons qu’un avis scientifique TAC = 0 n’aboutit pas nécessairement à la fermeture totale de la pêcherie à l’issue du processus de négociation entre la Commission européenne (qui représente les États-membres) et le Royaume-Uni puisqu’il s’agit d’un stock partagé. En effet, de nombreux stocks se trouvent dans cette situation, parfois depuis plusieurs années, et des possibilités de pêche minimales sont en général préservées. Pour autant, il faut bien s’attendre à une forte réduction des possibilités de captures, et ce malgré les arguments socio-économiques qui pourraient être avancés du fait de la très forte dépendance de certaines flottilles à ce stock. En effet, les exemples récents de la sole du golfe de Gascogne (-36% en 2022), du chinchard (-75% en 2023) et du bar Nord (moratoire en 2015) montrent que les enjeux socio-économiques ne sont plus une barrière aux décisions de baisses drastiques. Il faudra attendre la fin des négociations UE-UK (début décembre au mieux) pour connaître le niveau effectif du TAC 2024.
Jusqu’à présent, ce stock n’était pas limitant pour les adhérents LPDB dont le sous-quota 2023 ne sera consommé qu’à hauteur de 20-25%. Il n’existe d’ailleurs aucun plan de gestion interne à l’OP pour encadrer les productions de nos adhérents. Autrement dit, une réduction, même de 75% du TAC en 2024 ne devrait pas contraindre l’activité des adhérents LPDB à rendements équivalents. Si la baisse est plus importante encore, l’instauration d’un plan de gestion pourrait alors devenir nécessaire en essayant de tenir compte de la dépendance spécifique des quelque 250 navires concernés (ligneurs, chalutiers hauturiers, fileyeurs).
A noter qu’il existe une flexibilité interzonale entre la zone 7 et la zone 8 (jusqu’à 2% du quota de la zone 7 peut être pêché en zone 8). Une baisse drastique du quota nord aura donc une incidence indirecte sur la pêcherie au sud en limitant les possibilités de « report » de zone.