Lettre d’information N°32 – Mars 2023

Le plan d’accompagnement individuel (PAI) Brexit va retirer au moins une trentaine de na- vires parmi nos armements. De graves perturbations sont à craindre sur l’ensemble de la filière. Pour chaque marin resté à quai et chaque poisson laissé en mer, l’impact sera considérable. Les écosystèmes portuaires vont forcément souffrir, à commencer par les fournisseurs de l’industrie navale, tout comme en bout de chaîne, les transformateurs et les distributeurs.
On le sait, ce plan ne résout rien. Pire, il signifie un appauvrissement de l’offre en poissons sauvages pêchés localement selon des règles drastiques en matière de fraîcheur et de protection de l’environnement. Il accentue notre dépendance à des produits d’importation dont la qualité, l’origine ou la traçabilité peuvent faire scandale. En empêchant ses bénéficiaires de construire des bateaux dans un délai de 5 ans, il représente aussi un frein au renouvellement d’une flotte de pêche vieillissante qui en a pourtant bien be- soin.
Car dans le même temps, la pression continue de s’accentuer sur nos bateaux. Le coût exorbitant du gasoil menace chaque jour davantage leur exploitation dans des conditions décentes. Avec des conséquences concrètes pour le travail et la vie des équipages, le recrutement des marins et l’attractivité de nos métiers. Comme si cela ne suffisait pas, des obstacles continuent d’être échafaudés depuis Bruxelles sous la baguette d’une idéologie écologiste totalement hors sol : arrêts spatio-temporels pour les cétacés, interdiction du chalutage dans les AMP…
Trop, c’est trop. Il en va de la survie de la pêche comme activité nourricière et structurante de nos territoires. C’est tout notre modèle de société qui est en jeu.