En tant qu’Organisation de Producteurs, Les Pêcheurs de Bretagne est garante du non dépassement des quotas qui lui sont attribués. Lorsqu’ils couvrent largement les besoins des adhérents de l’OP, cette mission consiste en un contrôle régulier des données de production pour s’assurer que le quota ne sera pas consommé prématurément. Mais lorsque des risques de dépassement existent, le conseil d’administration de l’OP peut adopter des mesures de gestion visant à répartir les quotas ou à mieux les valoriser. Ainsi, dans le golfe de Gascogne, du fait de rendements qui augmentent plus vite que les quotas, de telles mesures ont été mises en place récemment pour des stocks qui ne le nécessitaient pas jusqu’à présent.
En 2016, le fort démarrage de la saison de langoustine avait conduit le conseil d’administration de l’OP à mettre en place des limitations de captures à la marée pour éviter que les bateaux ne soient contraints de rester à quai en novembre et décembre.
Ces mesures et les échanges de quotas réalisés avec d’autres OP ont effectivement permis de maintenir l’activité jusqu’à la fin de l’année avec un quota de 3 600 tonnes pleinement consommé mais pas dépassé.
En 2017, l’OP bénéficie d’un quota supérieur au quota initial de 2016 mais inférieur à celui dont elle avait pu disposer après les échanges. Or, il n’est pas certain que ces derniers puissent être reconduits. C’est pourquoi, les mesures de gestion en vigueur à la fin de l’année 2016 ont été reconduites dès le début de l’année 2017. Elles ont rapidement été affinées par des limitations de tonnages par vente et un plafond par quinzaine dépendant du nombre d’hommes d’équipage.
Malgré cela, la saison a démarré presque aussi fort que l’an passé et on totalise déjà plus de 1 700 tonnes débarquées soit moins de 100 tonnes de moins par rapport aux débarquements comptabilisés en 2016 à la même date.
Outre la question de la consommation du quota, les difficultés de marché sont réelles depuis le début du mois de mai. C’est pourquoi, vu le stock de langoustines déjà congelé, l’OP a abaissé le niveau des plafonds par quinzaine et des limitations par vente. Cette baisse a pour but d’optimiser la valorisation de ce quota serré, en lissant les apports et en limitant les volumes mis en vente dans les criées où le marché est le moins dynamique.
De 2012 à 2014, les débarquements annuels de cardine des adhérents de l’OP étaient de l’ordre de 650 à 750 tonnes. En 2015 et 2016, cette production a augmenté à 1 100 tonnes annuelles environ. Les premiers mois de 2017 ont affiché une production similaire à ceux de 2015 et 2016 confirmant cette tendance à la hausse. Or, la baisse de 25% du TAC en 2017 se répercute doublement sur le quota de notre OP en réduisant son niveau initial mais aussi les possibilités d’échanges qui avaient permis jusqu’à présent de compenser la hausse des rendements.
Ainsi, le quota acquis pour 2017 est d’environ 900 tonnes ce qui correspond au total débarqué fin septembre 2016.
Si la tendance du début d’année devait se maintenir, le quota pourrait être fermé prématurément au cours du dernier trimestre. Pour ne pas en arriver là, le conseil d’administration de l’OP, réuni le 6 mai, a mis en place des limitations à la marée pour certaines catégories de chalutiers et une interdiction de capture de la taille 4 pour d’autres. En effet, la proportion de cardine de petite taille (taille 4) a fortement augmenté ces dernières années. Or, si le prix moyen au kilo de ces petites cardines est plutôt élevé l’hiver, il baisse sensiblement de mars à octobre. Il est donc plus intéressant de pouvoir en pêcher jusqu’à la fin de l’année que de « gaspiller » du quota à une période où il est moins bien valorisé. Selon l’efficacité de ces mesures et les éventuels échanges de quotas, les limitations seront adaptées d’ici la fin de l’année.
Comme pour les exemples précédents, on observe une forte progression des débarquements de merlan des adhérents de l’OP sur les dernières années.
En 2016, le quota de 1 000 tonnes a pleinement été consommé mais dépendait à 50% d’échanges. Le TAC 2017 n’ayant pas subi d’augmentation (statu quo) et la production du premier trimestre étant en légère hausse par rapport à 2016, l’OP se trouve dans une situation fragile qu’elle ne maîtrise pas puisque son quota « propre » ne couvre que 50% des besoins. Cette contrainte découle d’une tendance à se reporter sur cette espèce pour plusieurs flottilles et notamment les petits métiers (ligneurs et fileyeurs côtiers). A ce jour, aucune mesure de gestion n’existe pour les adhérents de l’OP sur ce stock, mais la situation pourrait le nécessiter dans un avenir proche.