Quel est le vrai taux de survie des langoustines une fois rejetées en mer ? C’est pour répondre à cette question, loin d’être anodine pour les pêcheurs du golfe de Gascogne, qu’une nouvelle étude scientifique a été mise en place en 2016. Son objectif vise à apporter des arguments à la Commission européenne en faveur d’une éventuelle exemption de l’obligation de débarquements pour « haut taux de survie ».
Comment s’est déroulée cette étude ?
Préalable indispensable à cette étude : un protocole scientifique des plus rigoureux ! Pour que les résultats soient incontestables cette étude devait répondre aux standards définis par les scientifiques européens du CIEM (Comité international pour l’exploitation de la mer) et du CSTEP (Comité scientifique, technique et économique de la pêche, l’organe scientifique de la Commission européenne).
En conséquence, les langoustines ont été échantillonnées durant trois périodes (printemps, été automne) sur différentes zones de la grande vasière (Sud Belle-Île et Sud Glénan). Le taux de survie a été étudié pour deux scénarios de tri : « standard » (scénario de tri sans goulottes/glissière) ou «dispositif» (scénario avec dispositif de tri type goulotte/glissière). Les langoustines ont été placées dans des caisses alvéolées pendant 14 jours. Le suivi sur le taux de survie a été réalisé dans des
viviers disposés à terre et dont la température était identique à celle du fond de l’eau sur les zones de pêche, à savoir 11°C au printemps et 11,5°C en été et en automne.
Les résultats :
Au cours des trois campagnes, la survie des échantillons « test » en vivier a suivi la même évolution pendant la phase d’étude :
• Stabilisation de la survie dès le cinquième jour après une diminution régulière depuis l’échantillonnage à bord. Cette stabilisation est particulièrement marquée pour les campagnes d’été et d’automne.
• Une différence de mortalité entre les échantillons avec ou sans dispositif de tri est observée dès l’échantillonnage à bord et conservée jusqu’à la fin du suivi en vivier.
Les taux de survie calculés sont de 37% pour les individus triés selon le scénario « standard » et de 51% pour les individus triés selon le scénario « dispositif ». Ces résultats con r- ment le haut potentiel de survie des langoustines rejetées et appuient les conclusions des précédentes études sur la zone. Par ailleurs, ces résultats démontrent que l’utilisation d’un dispositif permettant un retour à l’eau direct des captures non désirées de langoustines au fur et à mesure du tri améliore significativement leur taux de survie.
Plus de détails sur : http://www.aglia.fr/projets/dossier-surtine
*Le projet SURTINE est porté par l’AGLIA en partenariat avec l’IFREMER, avec le soutien financier du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, de France Filière Pêche, de l’IFREMER ainsi que des régions Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine