Le 15 septembre, les représentants de Les Pêcheurs de Bretagne ont réuni une « Commission chalut » exceptionnelle pour dresser collectivement un bilan de la situation extrêmement difficile traversée par la filière. Un point presse a ensuite été organisé pour alerter le grand public, les élus, les collectivités publiques et le gouvernement sur la situation critique de la filière à quelques jours des Assises de la Pêche et des produits de la Mer.
Plusieurs armateurs de chalutiers issus des différents ports bretons ont pu exposer avec des exemples concrets leurs difficultés à faire face à la hausse du prix du gazole. Beaucoup d’entre eux ne touchent plus les aides d’État depuis plusieurs mois déjà et elles s’arrêteront pour tous après le 15 octobre. Ils ont rappelé leur impossibilité à répercuter cette hausse sur le prix de vente du poisson, qu’ils ne vendent pas mais qu’on leur achète aux enchères, et l’effet « ciseaux » qui en découle.
Les représentants de l’OP ont montré, chiffres à l’appui, la dépendance des différentes places portuaires à la production des chalutiers qui représentent plus de 90% des apports dans certains ports. Alors que la France veut reconquérir sa souveraineté alimentaire et que notre poisson est une des sources de protéines les plus décarbonées, ils ont pointé le paradoxe de laisser mourir à petit feu les flottilles qui approvisionnent le plus nos criées au profit de produits d’importations. Par ailleurs, l’ensemble des métiers de l’OP subit les conséquences de cette importante augmentation du prix du gazole qui touche durement leur rentabilité.
La réunion a été conclue par le sarcastique constat qu’en l’absence d’une vraie politique publique pour l’avenir de la pêche, la disparition inéluctable de certaines entreprises de pêche va accélérer de fait la « décarbonation » de la filière et satisfaire les ONG qui prônent l’arrêt du chalutage.