Lettre d’information N°31 – Novembre 2022

Pour les difficultés liées au gasoil, le gouvernement s’était engagé en début d’année à soutenir pleinement et de manière équitable tous les professionnels de la pêche. Au final, la remise des 35 centimes par litre qui avait été promise n’a été reversée que partiellement, et uniquement pour les navires ayant souté en France. Alors que le dispositif arrive à son terme, on se rend compte que bon nombre d’entreprises n’ont pas pu en bénéficier, en particulier les armements les plus structurés, de même que ceux qui exploitent des chalutiers hauturiers. En ayant accepté d’avancer cette remise sur leur trésorerie, ils subissent désormais une double peine difficilement tolérable. Alors que les factures énergétiques explosent, on arrive à un point de basculement où les représentants politiques doivent affirmer clairement si la capture de produits sauvages de haute qualité reste une priorité pour notre alimentation… Doit-on, pour des questions de prix, de volumes ou de régularité des approvisionnements, se résoudre à ne disposer sur nos étals que de saumon et de cabillaud ?
Au-delà de cette situation d’urgence qu’il faut redresser, la réduction de notre dépendance énergétique nous engage à porter nos efforts sur plusieurs fronts vers le long terme. Tout en amplifiant le dialogue interprofessionnel, les mécanismes de solidarité au sein de la filière doivent être approfondis. Mettre en place un fonds assurantiel est bien sûr indispensable, encore faut-il que le contexte soit plus propice afin de permettre aux entreprises d’y contribuer sereinement. Le rôle de l’aval et des distributeurs est également fondamental, alors que les modes de commercialisation sont à réinventer. Mais il convient surtout de desserrer l’étau communautaire où sur beaucoup trop de sujets liés à l’environnement marin, la pêche fait face à d’injustes remises en cause, alors que nos métiers sont porteurs de solutions.